CHANGCHUB
Cultivating Buddha Mind

Wednesday, October 19, 2011

Dalaï Lama Toulouse 2011, Partie 4

Dans les religions hindou et jainiste, il y a une croyance en atman, une notion du soi permanent, indépendant et absolu. On croit que l'atman est dans sa vraie nature en relation avec brahman, le pouvoir pur, suprème et absolu de l'univers entier. Mais dans le bouddhisme, on réfute cette idée. Il n'y a pas de soi indépendant et absolu.

Pas indépendant, parce que si on parle d'un soi qui est l'esprit, et bien on trouve qu'il dépend du corps. Si on parle d'un soi qui est le corps, il dépend à son tour de l'esprit. Même cet ensemble corps-esprit n'existe pas indépendamment d'autres phénomènes. Si on cherche le soi - où est-il? - on ne le trouve pas en un endroit, mais seulement en relation avec d'autres phénomènes.

Ce sont les rouages de ce qu'on appèle pratityasamutpada, la coproduction conditionnée, ou la loi de la causalité. Tout phénomène est produit en dépendance d'autres phénomènes, en dépendance de causes et de conditions. C'est le fonctionnement de toute chose, des phénomènes mentales comme les non-mentales. Big Ben continue son tic-toc avec une énergie énorme, provenant de causes et de conditions, de coproduction conditionnée.

Le système du cerveau est pareil, bien que plus subtil et d'un niveau plus profond: Nos cinq sens physiques (ou sphères sensorielles) forment chacun un niveau mental de conscience: la conscience visuelle; la conscience auditoire; la conscience olfactive; la conscience gustative; et la conscience tactile. Nous avons un sixième sens, le pouvoir de la pensée, le sens mental, duquel survient la conscience mentale. Donc, il y a le sens (e.g., le pouvoir ou le potentiel de la vue), l'objet sensoriel (e.g., l'objet visuel), et la conscience sensorielle (e.g., la conscience visuelle). Ce dernier survient au moment de l'interaction entre sens et objet, mais peut aussi ne pas survenir, pendant le sommeil par exemple, quand on n'a pas la conscience visuelle de l'arrière de nos paupières.

On peut très bien observer ce qui est présent en ce moment au niveau sensoriel, tout simplement. Le mental peut rajouter des pensées par-dessus pour penser par exemple au futur, et ça serait alors la conscience mentale en vigueur. Un jour lors des enseignements, juste avant la pause à midi, Sa Sainteté nous a donné l'instruction d'observer la différence entre la conscience gustative et la conscience mentale. L'exercice consistait à choisir un conscience sensorielle et de mener une enquête la-dessus, d'être présent non seulement avec la conscience sensorielle mais avec la conscience mentale, pour pouvoir bien comprendre l'évènement. On n'acquiert pas de certitude sans que la conscience mentale y soit.

Big Ben et tous les objets non-mentales forment le niveau grossier des phénomènes; le mental et le fonctionnement du cerveau comme on vient de voir sont bien plus subtils. Au moment de la mort, le niveau physique cesse: cerveau, cœur, respiration. C'est la mort clinique. Mais le corps peut très bien rester frais, comme dans la vidéo qui suit. La seul explication est qu'un niveau très subtil de l'esprit reste dans le corps. Il y a des recherches en cours de réalisation, pour pouvoir mieux comprendre.



Les niveaux grossiers d'esprit, comme les sensations liées au physique, se développent à partir des niveaux subtils; les niveaux subtils, à partir des niveaux encore plus subtils. Un exemple de niveau très subtil d'esprit est le sommeil profond, où les éléments mentales ne se manifestent pas.

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